15% des lycéens se droguent régulièrement

Pour juguler ce phénomène de consommation de la drogue, des efforts doivent êtres fournis aussi bien par les autorités que par les familles. L’organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse compte, en tout cas, sur l’apport de tout le monde pour réussir un tel exploit. Il s’agit d’une nouvelle stratégie de lutte contre la consommation de la drogue en milieu de jeunes qui devra voir le jour en septembre prochain. Le président de l’organisation, Abdelkrim Abidet, a expliqué, hier, les grandes lignes de cette stratégie mais aussi les raisons de la prolifération du phénomène de la drogue en milieu de jeunes. Chiffres à l’appui, il a révélé que 20% de lycéens consomment la drogue occasionnellement, tandis que 15% se droguent régulièrement.

Par ailleurs, 40% s’adonnent à la drogue en dehors des établissements scolaires, dans la rue notamment. Il se base sur une étude d’un échantillon de 450 lycéens. Selon l’étude présentée dans un livre, il s’avère « qu’aucune frange sociale n’est épargnée par ce phénomène, encore moins les régions, car c’est tout le pays qui est touché », a indiqué notre interlocuteur, invité, hier, du forum d’El-Moudjahed.

Pour le président de l’organisation, « il y a là une défaillance de la famille, mais aussi le fait que les jeunes, issus de l’échec scolaire, ne sont pas pris en charge dans le cadre d’une formation, par exemple ». Il a préconisé la mise en place de structures de proximité sur tout le territoire national pour des actions de prévention. « Nous sommes en train de former quelque 2.000 éducateurs et encadreurs qui vont mener des actions de sensibilisation à travers les centres de proximité. Nous demandons également l’ouverture de numéros verts pour l’écoute des jeunes ».

La consommation de la drogue est un phénomène qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes, notamment chez les jeunes. Pour le directeur de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), Abdelmalek Sayah, le danger est encore plus près quand on sait que « près de 50% des jeunes algériens, notamment dans les écoles et les lycées, sont prédisposés à consommer de la drogue. Nous devons être plus vigilants que jamais si nous voulons nous en prémunir". Il déclarait récemment, pour mieux illustrer ce danger, que "l’Algérie risque de passer de pays consommateur à producteur de drogue".

Pour sa part, l’Office a un projet de construction de 53 centres de désintoxication, destinés aux drogués qui veulent se désintoxiquer. Ce projet est déjà lancé. Il faut savoir qu’il existe une stratégie nationale de lutte contre la drogue lancée depuis 2004.

Des moyens humains et matériels conséquents sont déployés pour juguler ce fléau, mais sans pour autant voir la tendance de la consommation fléchir.